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En quel nom ?
En juillet 2025, de nombreuses voix juives, sionistes ou non, se sont élevées pour dénoncer la famine infligée à Gaza par Israël. Si toutes ne disaient pas en toutes lettres « not in our name », c’était là le fond de leurs interventions, c’était ce « nom » qui les scandaient, c’était au nom du judaïsme qu’elles ne pouvaient plus rester silencieuses. Or, beaucoup de ceux qui intervenaient là réfutaient explicitement le slogan not in our name. En France, un collectif regroupant des voix diverses de la diaspora israélienne à Paris et de la gauche juive sioniste ou non, se formait cette fois sous la bannière Pas en notre nom. Nous avons invité Fabienne Messica, qui fait partie de ce collectif, et Jonas Pardo, qui a exprimé des réserves sur ce slogan ces deux dernières années, à débattre ensemble de sa pertinence.
Être objecteur de conscience en Israël
Au printemps 2023, des milliers de réservistes refusaient publiquement d’honorer leurs missions pour protester contre la réforme judiciaire. Ce mouvement d’objection de conscience pour la démocratie a été brutalement interrompu par l’attaque du Hamas le 7 octobre et l’entrée en guerre d’Israël qui l’a suivie.
Avec la poursuite de la guerre et les crimes de guerre qu’elle entraîne, l’objection de conscience comme moyen de lutte contre l’occupation et la colonisation des territoires depuis la guerre de 1967 est réapparue sur la scène politique avec la déclaration de refus de Tal Mitnick en décembre dernier. Dans cet article, Fabienne Messica, sociologue, membre du Comité National de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et co-autrice avec Tamir Tsorek d’un ouvrage sur les refuzniks retrace succinctement l’histoire de ce mouvement qui refuse l’occupation.