Lunarium
Julie est architecte, urbaniste et réalise des linogravures à Paris. Avec le projet Lunarium, Julie produit des territoires galactiques, terrestres et aquatiques, parfois mêlés. Ses linogravures, souvent en série, représentent des paysages imaginaires et s’inspirent des astres, des peintures naïves et médiévales et des représentations de la nature. Au cours des derniers mois, le projet Lunarium a exploré le champs de la lutte contre l’antisémitisme avec la réalisation de gravures pour la revue Daï ainsi qu’une série sur le thème des libérations à l’occasion du Shakshukabaret de Pessah.
Le judéo-arabe charrie quelques fantasmes. Langue introuvable, puisqu’elle en fait un ensemble de dialectes, dont le tiret place dans un entre-deux difficilement saisissable. Daï a sollicité Jonas Sibony, docteur en linguistique sémitique et spécialiste du judéo-arabe, professeur d’hébreu et d’arabe, pour introduire avec pédagogie aux parlers judéo-arabes, c’est-à-dire aux langues arabes des Juifs. Cela suppose quelque détour par la langue arabe, sa place dans la famille sémitique et l’histoire des langues utilisées par les Juifs depuis l’Antiquité.
Pour ouvrir ce troisième numéro de Daï, nous avons proposé à trois féministes juives d’échanger sur la façon dont résonnent les sujets de féminismes et de judéités dans leur vie, avant et après le 7 octobre. Natacha Chetcuti-Osorovitz, Floriane Chinsky et Alice Timsit ont accepté de répondre à nos questions.
Alors que le vocable sioniste est devenu un « litmus test » voire une insulte, Choham Sudre estime que penser rompre le lien avec Sion, et son émanation contemporaine, l’État d’Israël, est un non-sens pour le judaïsme. Pour ce faire, elle propose un long retour historique sur l’ancrage du judaïsme en terre d’Israël, ainsi que l’aspiration à Sion en diaspora, et donne un sens au sionisme aujourd’hui, après 1948, et en diaspora.
Le Hamas est-il antisémite ? Le 7 octobre est-il un massacre antisémite ? Ces évidences ont été niées ces derniers mois par les groupes antisionistes, peut-être pour ne pas avoir à faire l’examen de leurs réactions aux massacres du 7 octobre. Héléna Muzi Cohen et Nathanaël Uhl se proposent ici de ne pas simplement admettre cette évidence, mais de la démontrer inlassablement, en revenant dans le détail aux textes fondamentaux et à l’idéologie des responsables du 7 octobre.
Brigitte Stora est docteure en psychanalyse et autrice de nombreux essais sur l’antisémitisme. Dans Que sont mes amis devenus, en 2016, elle alertait déjà sur ce qui allait occuper nos esprits les années qui ont suivi : l’impensé de l’antisémitisme à gauche. Elle publie aujourd’hui L’antisémitisme, un meurtre intime, essai dans lequel elle identifie les ressorts profonds de l’antisémitisme : la haine de l’altérité, une jubilation dans la récusation de la dette de l’Histoire vis à vis des Juifs et un rapport pathologique au désir. Daï l’a interrogée pour approfondir ces questions.